Répétition et aliénation: Chaque chose à sa place 反复与异化:一场躺下、行走、坐下的循环2024

Il s'agit d'une œuvre collaborative d’environ 20 minutes, réalisée avec plusieurs artistes, qui explore l’aliénation de l’individu dans la vie contemporaine. Dans cette performance, trois autres artistes et moi-même effectuons en alternance un cycle répétitif : s’allonger, marcher tout en mangeant une banane, puis s’asseoir — et recommencer. Par ce jeu de mouvements entre dynamique et immobilité, cette répétition met en lumière la mécanisation et l’automatisation qui marquent notre quotidien.

La banane, élément central de la performance, symbolise à la fois la banalité du quotidien et l’absurde perte de contrôle inhérente à cette routine. Les peaux de bananes, jetées négligemment au sol devant les spectateurs au fur et à mesure de la marche, prennent la forme d’un acte de rébellion silencieux mais chargé de sens. Ce geste souligne l’aliénation subtile de nos comportements et révèle le sentiment de perte et de détachement que nous expérimentons dans nos vies.

Mon collaborateur Aurelien a conçu l’univers sonore de la pièce. Utilisant un dispositif d’autogénération en boucle, la bande-son accentue la sensation de répétition et de dérèglement. L’accumulation progressive des sons perturbe peu à peu la rythmique des déplacements corporels, évoquant une impression d’enfermement et de tension croissante.

Les artistes participés:

Lylou GROS [FR], Aurelien CAQUINEAU [FR] , Aedan BOERO [FR]

------------------------------------

这是一个持续时长约20分钟的多艺术家合作作品,探索现代生活中个体的异化现象。在这场作品中,我与三位艺术家交替进行一个反复循环的过程:从躺下到行走,行走的同时吃下香蕉,最后坐下,再往复。这一重复的行为通过身体的动态与静止,反映出当代社会中个体所面临的机械化、自动化的生活方式。

香蕉作为作品的核心象征,既代表着日常生活的平凡,又暗示着在反复的动作中所感受到的荒诞与失控。在行走过程中,吃掉的香蕉皮被随意丢弃在观众面前,形成一种看似无声却富有力量的反抗。它是对现实中人类行为异化的隐性回应,揭示了我们在生活中的失落与疏离感。

我的合作伙伴Aurelien负责了这件作品的音效部分。他设计的音效采用自我生成的循环模式,进一步强化了重复的节奏感,并通过不断的音效叠加,使得身体移动的节奏逐渐失调,传递出一种无法逃脱的压迫感。

合作艺术家:

Lylou GROS [FR], Aurelien CAQUINEAU [FR] , Aedan BOERO [FR]







CRITIQUE:
L’appropriation du sujet se distingue par une remarquable efficacité, donnant naissance à une œuvre à la fois hypnotique et empreinte d’une inquiétante étrangeté. Le processus de répétition ad nauseam et la mise en abyme, amplifiée par le dispositif de vidéoprojection et les ombres portées, génèrent des doubles spectraux des corps, créant ainsi un dispositif fictionnel hanté.

Ici, la répétition devient aliénation, poussée jusqu’à l’absurde par l’incongruité génialement triviale des bananes, objets à la polysémie ouverte : peau de banane sur laquelle glisser, perte de contrôle, basculement hors de soi...

La bande sonore, d’une grande maîtrise, renforce cette sensation d’aliénation répétitive par son autogénération en boucle, jusqu’à dérégler la rythmique des déplacements corporels.

Un travail remarquable qui convoque des références riches et pertinentes : l’allégorie de la caverne (La République, livre VII, Platon), l’ombre portée (Dibutades – Pline l’Ancien), la dimension magique du miroir comme trouble de la perception (Le Miroir, Jurgis Baltrušaitis), ainsi que des œuvres cinématographiques telles que Kaïro de Kiyoshi Kurosawa et Ringu de Hideo Nakata, sans oublier Éloge de l’ombre de Jun’ichirō Tanizaki.

Mes félicitations pour cette proposition saisissante.



————Sabÿne Soulard



©2024ICHOUCONTACT:  chenyishu2024@gmail.com联系:chenyishu2024@gmail.com