PRESENTATION:
这个系列作品试图触摸一种更深层的现实:那种始终处于显现与遮蔽之间、不可言说却又持续被感知的状态。它关注的是表象世界与,意志世界之间的距离一个被观看定义,却从未真正被观看所抵达的空间。
受柏拉图“洞穴寓言”与叔本华“作为意志与表象的世界”启发,我借由艺术实践去追问:我们经验的“现实”,是世界的本质,还是我们认知的投影?针织成为这个系列中反复出现的媒介。它是一种节奏化的重复的动作,也是一种潜意识的思维方式。在不断重复中,情绪和记忆被编织、打结、松动,成为某种可触的感知残留。
庞蒂曾说,感知不是一个观看世界的行为,而是一种在其中的存在。这正是我试图创造的经验:不是展示什么,而是邀请观者进入一种不确定的现实。线的缝隙、语言的折叠、图像的遮蔽,这些都是对真实性的质疑方式。
在这个系列中,“看”不再意味着理解,而是一种始终失败的触碰,我们通过他者的“看”而证明自身的存在,也成为他者存在的单薄前提。
我们观看世界,世界以缺席回应。
Cette série tente de toucher une réalité plus profonde. Elle interroge la distance entre le monde de la représentation et celui de la volonté — un espace défini par le regard, mais jamais véritablement atteint par lui.
Inspirée par l’allégorie de la caverne de Platon et la pensée de Schopenhauer, je questionne, à travers la pratique artistique : le réel que nous expérimentons, est-il l’essence du monde ou simplement le reflet de notre perception ?
Le tricot devient un médium récurrent ici. C’est un geste rythmé et répétitif, mais aussi une forme de pensée intuitive, presque inconsciente.
Merleau-Ponty a écrit que la perception n’est pas un acte de vision, mais une manière d’être au monde. C’est précisément cette expérience que je cherche: non pas montrer une vérité, mais inviter à pénétrer une réalité incertaine. Les interstices des fils, les plis du langage, les voiles de l’image sont autant de formes de mise en doute du réel.
Dans ce projet, regarder ne signifie plus comprendre, mais devenir le témoin d’un contact toujours manqué. Nous regardons le monde,et le monde répond par son absence. C’est par le regard de l’autre que nous éprouvons notre propre existence — et nous ne sommes que cette condition fragile pour que l’autre existe.
« Quand est-ce que nous existons comme partie du monde ? » est une œuvre multimédia mêlant peinture et installation, explorant la relation entre la distance et l’existence. La peinture se compose de trois couches : la première évoque des fragments flous de mémoire et d’inconscient ; la seconde, un papier de riz sur lequel sont inscrits des mots, interroge l’ambiguïté et la rupture du langage en tant que système de signes ; la dernière couche, une fine pellicule plastique transparente, symbolise une barrière psychologique et perceptive. Devant cette peinture, une installation de fils tricotés à la main forme un réseau visuel dense, que le spectateur doit « traverser » pour pouvoir voir la peinture. Ce geste de regard devient partie intégrante de l’œuvre, illustrant comment le regard de l’autre influence notre perception du monde et de nous-mêmes.
L’œuvre puise son inspiration dans une réflexion continue sur l’existentialisme et la phénoménologie, en écho à l’idée de Sartre selon laquelle « l’enfer, c’est les autres », mais aussi aux écrits de Merleau-Ponty sur la perception et l’expérience du corps. Durant la création, le geste répété du tricot s’apparente à une forme d’auto-punition, mais révèle en même temps une percée de conscience. Comme l’affirme Deleuze dans Différence et répétition, la vraie répétition n’est pas la reproduction, mais la production de sens à travers la différence. Ce n’est pas une boucle figée, mais un processus où l’identité se transforme constamment à travers de légères variations. C’est précisément cette différence, née de la répétition, qui structure ma relation au monde.
Ce travail présente une tension continue, à travers le regard du spectateur et la partie qui échappe au visible, constituant une question sur « quand je suis présent ».
Mixed media peinture-installation
Peinture à l’huile sur toile, calque de papier de riz avec texte manuscrit, pellicule plastique transparente,Installation textile en fils de laine colorés, cadre en bois, tricot à la main
《Quand est-ce que nous existons comme partie du monde?(我们何时作为世界的一部分存在?)》是一件融合绘画与装置的多媒介作品,探讨“距离”与“存在”之间的关系。绘画由三层构成:底层描绘模糊记忆与潜意识的片段,中层为书写文字的宣纸,探讨语言作为符号的含混与断裂,最上层的透明塑料膜象征心理与感知的隔阂。而前方的毛线装置则以手工编织的方式构建出一张密集的视觉网,迫使观众必须“穿越”它才能观看画作,这一观看的过程本身即成为作品的一部分,象征他人的目光如何影响我们对自我与世界的理解。
作品灵感源自对存在主义与现象学的持续思考,借鉴萨特“他人即地狱”的观点,同时也受到梅洛-庞蒂关于知觉与身体经验的影响。
在创作中,我反复地进行钩织,那是一种近似自我惩罚的动作,却也在其中体会到某种意识的穿透。正如德勒兹在《差异与重复》中所言,真正的重复不是复制,而是每一次在差异中生成意义的过程。这种重复不是僵化的循环,而是一种在相似中不断变异、揭示自我的机制。这种由重复带来的“差异”正是构建我与世界之间真实关系的方式。这件作品呈现的是一种持续的张力,通过观者的注视和从视觉中逃逸的部分,构成一种关于“我何时在场”的追问。
综合材料绘画与装置艺术结合
油画(画布)、附有手写文字的宣纸半透明覆盖层、透明塑料薄膜,彩色毛线手工编织构成的纺织结构,安装于木制框架中
À travers une peinture aux touches floues et aux couleurs atténuées, j’interroge la manière dont l’on peut représenter un “soi” insaisissable. Ces autoportraits ne cherchent pas à figurer un visage particulier, mais à rendre visible un état : celui où, face au miroir ou au souvenir, le sentiment d’absence surgit. Le moi est fragmenté, la mémoire instable, l’image spéculaire toujours différée.
Dans la mise en espace, les fragments de portraits sont suspendus dans un angle, accompagnés de tissus sculptés, construisant une relation de regard à la fois intime et distante. L’art ne vise plus à “représenter” un soi, mais à faire émerger une incertitude : je ne suis ni dans le miroir, ni dans la mémoire ; je n’existe que dans l’acte même de questionner.
peinture-installation
Huile sur toile et bois, tissu
本作品围绕“自我认知的模糊性”展开,聚焦在镜像、记忆与身份之间的张力。面孔成为一个不断被观看、被遗忘、被溶解的存在,它既是身体的痕迹,也是心理的断裂。
我在绘画中探索如何通过模糊的笔触与褪色的色彩,表现一个“无法确证的自我”。这些自画像并不试图描绘特定的面孔,而是描绘一种状态——当我们凝视镜子或回忆自身时,所感知到的那种“缺席”。自我是分裂的,记忆是不可靠的,镜像是延迟的反射。
在空间的构成中,我将这些肖像碎片悬置在墙角,配合布料装置,使作品呈现出一种半私密、半疏离的观看关系。艺术不再是“再现”某种自我,而是一种不确定性的显现:我不在镜中,也不在记忆中;我只存在于不断追问的当下。
绘画装置
布面油画、木头、蕾丝布料